A propos du musée

Présentation et aperçu historique du Musée National de Gitega

A un kilomètre, et à l’ouest du centre de la ville de Gitega, qui est au centre du pays, à droite de la route reliant la capitale économique de Bujumbura et la capitale politique de Gitega se dresse un bâtiment blanc de style colonial qui abrite le musée national de Gitega. Un peu en retrait, des autres bâtiments administratifs, avec ses arcades, ils rappellent certains édifices de l’époque romane. Le cadre de verdure dans lequel il est implanté, s’ajoute un degré de charme à la beauté architecturale du musée.

Le musée comprend trois salles principales : la salle d’expositions, la salle des réserves et le bureau. Avant d’accéder à la salle d’exposition, le visiteur traverse une terrasse où étaient souvent organisées des expositions temporaires. Entre la salle d’exposition et la salle des réserves se trouve le bureau du conservateur.

A l’entrée et à gauche, une sortie d’antichambre donne accès à la salle d’exposition. Enfin à la sortie arrière du musée, une petite terrasse surplombe le jardin de plaisance qui a été aménagé pour compléter la délectation des visiteurs.

Conçu et créé par la tutelle belge en 1955, le musée a aujourd’hui soixante-neuf ans donc plus d’une moitié de siècle d’existence. D’abord propriété privée du roi comme son nom l’indiquait : Musée national du Mwami(Roi), le musée devint en 1960 une institution étatique mais la cours garda une certaine surveillance sur son fonctionnement. La plus grande de ses collections furent rassemblée à cette époque et provenait de toutes les régions du Burundi. Le but principal de cette collecte était de réunir et de protéger certains objets ethnographiques qui étaient menacés de disparaitre à court terme. Mais une idée sous-jacente guidait les collectionneurs : ils voulaient se servir du musée de Gitega comme relai pour approvisionner des musées européens ou des collectionneurs privés établie sur le même continent. Essentiellement ethnographique, le musée national de Gitega abrite cependant quelques éléments de préhistoire et d’histoire du pays. A l’entrée de la salle d’exposition, une longue vitrine renferme plusieurs dizaines d’objets lithiques : biface sangoens,  magosin lupembiens et marteaux néolithiques, le fer, le Nickel, … afin de les protéger à la disparition comme nous le dit Georges POISSON : « Le musée est fait avant tout pour préserver certains objets de la disparition ou de l’altération. »[1] 

La partie réservée à l’histoire comprend une civière ayant servie au transport des chefs, les armoiries du royaume du Burundi et une grande collection des photos des anciens dignitaires de la monarchie qui ont régné sur le Burundi depuis sa formation jusqu’en novembre 1966. D’une rare beauté et d’une originalité extraordinaire, ces photos dont la plupart datent du début du siècle attirent plus de visiteurs que les autres objets.

Alors que la création de la majeure partie des musées en Afrique du Sahara remonte à peu d’années, le musée national de Gitega a aujourd’hui presque soixante-dix ans d’existence. En effet, comme il a été dit plus haut, les premières collections furent rassemblées par la tutelle belge en 1955. Elles étaient gérées au nom du roi Mwambutsa IV par des fonctionnaires belges.

Au lendemain de l’indépendance, la gestion des collections fut confiée à un personnel non formé à cette fin, il s’en suivit alors un déclin progressif de l’institution. C’est pour remédier à cette situation et compléter les collections existantes qu’une campagne de collecte fut entreprise en 1975.

Organisé par l’Office National du Tourisme organe de tutelle du musée, cette campagne de collecte ne se passa dans les normes muséologiques. En effet, elle fut menée par des gens qui n’avaient pas la formation requise et le conservateur lui-même, quand il avait la chance d’accompagner la mission de collecte, ne jouait qu’un rôle de figurant. Réunis au chefs-lieux des communes par leurs détenteurs, les objets étaient acquis à l’équipe de collecte contre paiement d’une somme d’argent calculée en fonction de leur valeur intrinsèque ou de leur attrait particulier.


[1] POISSON G., « Les musée de France » in Que sais-je ? PUF, Paris, 1950, p.116